Conseils pour l'éleveur

L’ abreuvement :
L’exigence en eau est susceptible de varier selon l’alimentation de 25 à 75 litres par cheval et par jour. Il faut y ajouter 15 à 30 litres de plus pour une jument qui allaite. L’abreuvement doit être suffisant, fréquent, régulier et intervenir de préférence avant la consommation d’éléments concentrés pour ne pas favoriser les indigestions stomacales. Il faut faire attention à ce qu’un cheval venant de faire un effort physique, ou par grande chaleur, ne boive pas trop d’eau d’un seul coup afin de prévenir les « coliques d’eau » ou congestion de l’estomac. En hiver, par grand froid, si les abreuvoirs ou contenants divers se trouvent à l’extérieur, rajouter quelques litres d’eau chaude afin de prévenir les mêmes affections.
Le cheval est très sensible à la qualité de son eau de boisson : il faut veiller à lui présenter une eau de bonne qualité hygiènique, régulièrement renouvelée. L’idéal serait de l’eau de source ( préalablement analysée sous l’angle bactériologique ), mais peu de nos élevages régionaux en disposent.

La qualité sanitaire des foins :
L’exposition des chevaux aux aéros-allergènes (poussières, moisissures, pollens, mycotoxines, endotoxines ) produits par les fourrages est l’une des principales causes de la maladie obstructive récurrente des voies respiratoires. Similaire à l’asthme chez l’homme, cette pathologie équine peut être en partie réduite par une meilleure maîtrise des pratiques culturales et de la composition floristique des prairies. Il convient d’éviter les fauches trop basses en privilégiant des hauteurs de coupe de 3 à 5cm. Le premier fanage doit intervenir le jour de la coupe. La gestion de la prairie a son importance en supprimant les taupinières et en évitant un pâturage trop rapproché de la pousse de l’herbe. D’autre part, le choix des techniques de séchage ( préférence au foin séché en grange à un foin récolté au sol ), ou de conditionnement ( préférer un enrubannage à du foin sec ) influencent la qualité des fourrages. Le choix de la prairie, de sa composition botanique, constitue une autre voie d’amélioration. Les nutritionnistes équins préconisent de produire du foin sur des prairies composées de trèfle blanc, de ray grass anglais et de pâturin en période de début épiaison ( fin Mai-début Juin ).

Le rationnement :
Celui-ci consiste à choisir des aliments et en calculer les quantités nécessaires pour apporter aux chevaux tous les éléments nutritifs dont ils ont besoin. Il permet ainsi de réaliser, à moindre coût, les objectifs de qualité physique et mentale attendus tout en préservant leur santé.
Le calcul des rations nécessite de connaître :
les besoins nutritionnels des chevaux et les apports alimentaires correspondants recommandés en énergie, protéines, minéraux, oligoéléments et vitamines.
les conditions d’utilisation des aliments c'est-à-dire les aliments que le cheval peut consommer sans risque et en quantité appropriée tant au plan nutritionnel que physiologique ou comportemental. Dans ce même domaine les conditions d’utilisation des pâturages jouent également un rôle important ( chargement, nombre de cycles, séjour par parcelle….).
la valeur nutritionnelle des aliments caractérisée par les valeurs énergétiques et azotées, leurs teneurs en minéraux et oligoéléments.
le prix des aliments exprimé par rapport au poids et non au volume ou mieux encore, par rapport à ses valeurs énergétique et azotée exprimées respectivement en Unité Fourragère Cheval par kilogramme ( UFC /Kg ) et Matières azotées digestibles cheval ( MADC/Kg ).Il est vrai qu’à un même niveau d’informations scientifiques et techniques, le savoir faire fera toujours la différence : c’est ce qui fait le charme du métier d’éleveur ! Mais en l’absence de ces informations, le meilleur savoir faire rencontrera toujours ses limites même si on a toujours produit et utilisé des chevaux….
Dans les prochains bulletins ces points serons abordés sous forme d’exemples chiffrés en fonction de l’animal : poulinière en gestation ( premiers mois et suivants , premier mois de poulinage, mois suivants ,après sevrage ) ou poulain ( après trois mois, au sevrage ou après ).
Simple rappel en introduction à nos prochains articles :
Les chevaux ont des besoins nutritionnels qui correspondent à leurs dépenses physiologiques :
besoins d’entretien qui augmentent avec le poids vif de l’animal.
besoins de production ( travail, élaboration du fœtus, croissance..etc…).
Ces besoins sont de différentes natures : énergie, matière azotées, minéraux, vitamines, eau…les aliments que vous leur fournissez satisferont ou non pleinement à ces besoins.

Quelques ouvrages intéressants :
« Les maladies des chevaux » aux Editions France Agricole ( 2010 )
« Economies d’énergie sur l’exploitation agricole » aux Editions France Agricole ( 2011 )
«  Panorama économique de la filière équine » aux Editions IFCE-Institut de l’Elevage ( 2011 )

Le réseau équin REFErences :
Le Réseau Economique de la Filière Equine ( REFErences ) est un dispositif d’élaboration de références techniques et économiques pour les entreprises de la filière équine. Il rassemble l’Institut de l’Elevage, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture et la Fédération Nationale des Chevaux autour d’un même objectif : la connaissance macro et microéconomique de la filière équine.
Le Fonds Eperon cofinance le réseauéquin, l’un des axes du dispositif qui concerne les 22régions de métropole et repose sur le suivi approfondi de 300 entreprises élevant, détenant ou valorisant des chevaux.
Site : www.inst-elevage.asso.fr

NUTRITION
Alors que la médecine vétérinaire fait chaque jour des progrès, que l’entraînement est de mieux en mieux suivi, l’alimentation reste curieusement le parent pauvre dans la préparation sportive du cheval. On nourrit, trop souvent, au petit bonheur la chance, avec des méthodes ancestrales pas toujours efficaces, en ignorant souvent jusqu’au poids de son cheval.
On confond encore trop litre et kilo, on emploie des instruments de mesure pour le moins approximatifs ou on laisse le cheval s’en remettre à lui-même. Et dans certains cas trop de coliques, trop de coups de sang ou de problèmes articulaires en résultent.
C’est souvent l’entraîneur qui évalue le poids de forme de l’animal alors que dans la phase précédente d’élevage des erreurs ont pu être commises et peuvent avoir des conséquences dommageables sur la carrière du cheval.
C’est un sujet sur lequel nous allons revenir de façon récurrente dans les prochains bulletins.

ULCERES
Les ulcères de l’estomac sont relativement fréquents chez le cheval. La douleur et le mal-être qu’ils induisent sont responsables de nombre de baisses de performances.
Le poulain n’est pas à l’abri de ces lésions : on estime que plus d’un tiers d’entre eux présentent à un moment ou à un autre des ulcérations gastriques. La maladie, le stress, une alimentation inadaptée, facilitent leur apparition.
Chez l’adulte, les chevaux au pré sont très rarement atteints : leur mode de vie fait qu’ils s’alimentent quasiment en permanence, ce qui « tamponne » l’acidité gastrique. Par contre, ceux vivant pratiquement toujours en box, avec une alimentation à base de concentrés et entraînés de manière intensive présentent souvent ce type d’affection. Cela se traduit par une réduction de la prise alimentaire, la baisse des performances en courses et à l’entraînement, et dans certains cas des péritonites fatales.
Aucun critère purement clinique ne permet un diagnostic de « certitude ». Seule une endoscopie digestive qui permet l’observation directe des lésions par le vétérinaire sera vraiment révélatrice.
Toutefois, douleur abdominale, salivation abondante, diarrhée sans fièvre, mauvais état général, coliques intermittentes, arrêt de la tétée peuvent en être des symptômes qui doivent inciter à faire appel à un vétérinaire.

VERMIFUGATIONS
La vermifugation régulière des poulinières pendant la gestation prépare un meilleur milieu de vie au poulain. Par la suite la vermifugation du poulain peut commencer très précocement , quelques jours ou quelques semaines après la naissance, ou bien à l’apparition des premières diarrhées. Il est judicieux de vermifuger très régulièrement ( toutes les quatre à six semaines ) les poulains au cours des six premiers mois, car certains parasites (Srongyloides et Parascaris ) ont un très grand pouvoir pathogène chez les jeunes provoquant entre autres des diarrhées ou des obstructions intestinales. Par la suite, quatre vermifugations par an en essayant de faire coïncider les changements de pâture pour éviter que les poulains ne se recontaminent avec les œufs et les larves excrétées sur le sol.

AMAIGRISSEMENT CHRONIQUE
Divers facteurs peuvent le provoquer : diminution de la prise alimentaire ( pas assez de nourriture, cheval dominé, troubles bucco-dentaires, problèmes intestinaux, douleurs chroniques ), malabsorption des nutriments ( parasites, diarrhées, ulcères gastriques, entérites et cancers digestifs), insuffisance hépatique, pertes exagérées d’énergie et de protéines (surentraînement ), infections diverses, insuffisances rénale, cardiaque ou respiratoire. Un diagnostic vétérinaire déterminera la ou les causes exactes.

LES BOITERIES DU POULAIN
Elles peuvent résulter, outre une blessure passagère, de déformations angulaires, d’élargissements articulaires, de pathologies du cartilage ( ces dernières résumées le plus souvent sous le terme d’ « ostéochondrose » ).
Ces maladies sont de plus en plus fréquentes du fait de la recherche d’une croissance rapide pour une mise à l’entraînement précoce. Il est tout à fait antinaturel de demander des efforts importants à un jeune trotteur de même pas deux ans, encore en croissance. Des facteurs génétiques pourraient également entrer en ligne de compte. Ce dernier point nécessite des données statistiques qui ne pourront être élaborées et analysées que dans le temps.
Passage très progressif du repos à l’entraînement, élimination des rations trop riches, qualité de la nutrition avec si possible complémentarité pré, foin et granulés, respect de l’animal apparaissent comme les meilleurs moments préventifs.

PÊLE-MÊLE
Donner le foin avant le concentré est un bon moyen de prévenir les coliques.
Les suros peuvent résulter de traumatismes ( coups de pieds entre poulains, chocs divers ) sur le canon mais aussi de problèmes de surcharge de la face interne de l’os canon, ce qui est beaucoup plus fréquent que sur la face externe. Ce dernier type de suros apparaît au cours de la croissance sur des sujets plutôt lourds, en particulier si des défauts d’aplomb sont présents.
Le parage pour un cheval au pré et qui ne travaille pas se réalise environ tous les deux à trois mois. L’entretien des pieds d’un cheval au pré passe par un curage régulier ( toutes les semaines ) et une vérification de la sole, pour rechercher les éventuelles bleimes ( contusions ), de la fourchette ( pourriture ) et de la paroi (seimes).
Le cheval a deux ennemis : l’ennui et l’inactivité ; alternance box/pré et contact avec ses congénères sont une source d’équilibre.
Ne fermez pas totalement portes et fenêtres des écuries : le pire n’est pas le froid mais le froid humide et l’air chargé d’ammoniac ( urine et défécation ) qui favorisent l’apparition de maladies respiratoires.
La SECF envisage pour 2012 d’augmenter de 3,2 % les dotations aux prix décernés à chaque course. Le pourcentage de la prime aux éleveurs étant basé sur les allocations cette orientation ne peut être que favorablement accueillie par ceux-ci. Le Président Dominique de Bellaigue a toutefois précisé que cette mesure « ne constitue pas une progression du pouvoir d’achat mais une simple mise à niveau ».
La proposition de loi formulée en 2010 du député Luca ( Ump-Alpes Maritimes ) viserait à supprimer le statut actuel du cheval ( produit agricole )par celui d’animal de compagnie ! La convention européenne pour la protection des animaux de compagnie précise bien qu’on ne peut pas tirer profit de ceux-ci. Si cette proposition se concrétisait cela aboutirait à la disparition des chevaux de courses, de trait, de sport …quasiment de la plupart des équidés. M.le Député n’est pas dérangé par la position contradictoire de sa proposition avec la loi sur le développement des territoires ruraux ! C’est la négation de la contribution non négligeable de la filière équine au développement économique et social. Carton rouge M. le Député ! Farfelu et catastrophique ! Réfléchissez plutôt aux façons de relancer l’activité, d’ouvrir des débouchés, de créer des emplois…vous aurez alors notre écoute et notre considération.
Le concours de modèles sous la tutelle de l’IFCE et France Haras se tiendra à Beaumont de Lomagne à une date qui sera précisée ultérieurement.

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